Il y a longtemps que je voulais posséder des voitures allégées, dites saucisson…
Les produits proposés sur le marché ne sont pas légion, souvent des kits laiton à monter et hors de prix…
Seul JEP avait proposé au début des années 50 des voitures à l’échelle HO, mais qui ne sont plus adaptées à nos réseaux actuels. Elles étaient en tôle emboutie, sans aménagement intérieur et avec des bogies sur lesquels les roues n’étaient pas isolées (3 rails JEP), et avec des boudins qui ne passeraient pas sur nos aiguillages…
L’idée m’est alors venue d’en acheter pour les améliorer radicalement.
J’en ai donc trouvé 3 à un prix convenable (20 euros pour la première et 19 euros pour les deux autres, dont une voiture de queue de convoi).
Sur mes trois voitures JEP achetées en ligne, il y en avait une qui était bien rouillée. J’ai donc décidé de la gratter à blanc et de refaire au plus près une décoration identique à ce modèle de luxe que je ne voulais pas acquérir.
Bon, déjà cette belle voiture a 10 fenêtres, les JEP n’en ont que 8…
Mais en me documentant sur le sujet, j’ai vu que les voitures de première classe avaient effectivement 8 fenêtres alors que les secondes en avaient 10. Et cela pour la même longueur.
J’en ai donc déduit que les voyageurs de seconde disposaient de moins de place dans leur compartiment que les 1ères…
En plus les JEP sont plus courtes et ne sont pas à l’échelle, sans doute à cause des courbes très prononcées des circuits de trains miniatures de l’époque ?
Tant pis, mes voitures n’auront que 8 fenêtres…
Le but c’est de prendre son plaisir et d’aller jusqu’au bout du défi qu’on s’est lancé.
Voici ici ma première voiture saucisson en chantier :
J’ai modifié l’aspect général de la voiture en y plaçant des nervures découpées dans une vieille plaque Offset d’imprimerie et collées à la cyano, puis j’ai aussi modifié les aérateurs qui n’étaient sur la JEP qu’emboutis et intégrants la tôle du toit.
J’ai également mastiqué les espaces entre les tôles qui sont assemblées par pliage. Ensuite ponçage et apprêt.
Après la vaporisation de l’apprêt, j’ai trouvé qu’il me fallait devoir faire disparaître les stores (en tôle), qui étaient tirés au tiers du vitrage.
J’ai donc supprimé les stores à la lime demi ronde jusqu’à l’obtention d’une fenêtre ovale intégrale. Cette opération « à haut risque » s’est finalement bien déroulée mais sur les deux voitures suivantes, je ne supprimerai pas les stores.
Voilà la voiture peinte, sans les stores…
Finalement j’ai été assez régulier, mais il faut faire en sorte de passer la lime que vers l’intérieur pour donner le même fini à la partie limée de la tôle que sur le reste de la fenêtre.
Après j’ai posé l’éclairage intérieur avec une bande de LED (alimentation par les futurs bogies), et ne pas oublier d’y mettre une résistance de 1000 Ohms pour que l’éclairage ne soit pas trop violent.
Puis après avoir aménagé l’intérieur avec celui d’une vieille voiture Mistral inox JOUEF…
...j’ai peint en beige cet intérieur (je veux faire une voiture de première), j’y ai disposé des personnages sur les sièges et dans le couloir.
Voilà l’intérieur terminé.
Il va me falloir mettre un châssis pour supporter les bogies…
C’est encore cette vieille voiture Mistral qui va servir de pièces.
J’en découpe donc le châssis, que je place dans la carrosserie de ma voiture saucisson. Je réalise deux rallonges au châssis car la Mistral bien qu’ayant les bogies placés aux bons endroits pour la voiture saucisson est plus courte.
J’ai choisi cette voiture Mistral ancienne car comme je l’ai dit plus haut, je ne veux pas que ma fabrication de voitures saucisson soit une opération onéreuse.
J’ai donc trouvé sur Internet 4 voitures Mistral complètes pour 10 euros sur le site de Muremax :
https://muremax.skyrock.com/ (Muremax est un site de vente où l’on trouve des modèles divers et pas chers pour le bricolage.)
Voici la voiture à présent avec son châssis :
Les bogies sont évidemment ceux de la Mistral et ils correspondent parfaitement au modèle de JEP.
Les roues sont des roues pleines et brunies, je les ai achetées sur Aliexpress.
Pour les attelages, j’ai coupé les bogies à hauteur du crochet que je ne veux pas conserver.
Cela me permet de gagner de la place sous le châssis afin d’installer par la suite des boitiers d’attelage ROCO. Ces attelages modernes et à élongation permettent de rapprocher les voitures en ligne droite et de les espacer dans les courbes, ce qui est plus réaliste.
Après c’est classique, j’ai placé sous les bogies des lamelles contact de chez Limouzin modélisme en affectant un bogie à chaque pôle de l’alimentation des LEDS (ne pas oublier la résistance de 1 Kohm).
Ah, si… Pour la bande jaune de la première classe, j’ai pas mal galéré…
Au départ je pensais réaliser une décalcomanie maison avec mon PC. Ca a été un échec complet, la bande était trop mince et se tortillait sans cesse, elle cassait, etc.
J’ai opté ensuite pour une peinture avec du ruban de masquage Tamiya… Là aussi ce n’était pas net (des bavures, etc.).
Au final j’ai découpé une bande jaune dans du papier jaune assez fin (acheté chez le chinois à Vielha dans le Val d’Aran). Le résultat est impeccable.
J’ai placé également sur chaque flanc de la voiture des panneaux de destination : PARIS St. LAZARE/CHERBOURG.
Sur mes deux autres voitures, je n'ai pas coupé les stores et j'ai gardé la peinture JEP qui est en très bel état de conservation.
J'ai collé une feuille de Canson noir sur les toits et refais les aérateurs comme sur la première.
Et pour la voiture de queue, j'ai placé une LED rouge canon dans l’orifice prévu par JEP à l’arrière. Cette LED sera alimentée par les bogies comme pour les rubans de LEDS du plafond.
Ces voitures circulaient jusqu’au début des années 70 sur la ligne PARIS/CHERBOURG.
Elles amenaient les voyageurs en partance pour l’Amérique sur les grands transtlantiques qui faisaient ensuite escale à SOUTHAMPTON avant de naviguer vers NEW YORK.
Je suis allé assez souvent à CHERBOURG voir ces bateaux immenses, le QUEEN ELISABETH, le QUEEN MARY et bien entendu le FRANCE.
J’ai vu ces rames de voitures allégées, non plus tractées par une 232 U1, mais par une ou deux locomotives diesel dont je ne me rappelle plus le type.
Dominique RIDEL