La norme "Croisés de l'Etroit" a été lancée en 2013 en vue de monter un réseau collectif à Voie Etroite* lors de l'exposition de Sedan en 2015.
J'avais alors réalisé un petit module, mais j'avais envie d'avoir quelque chose de plus grand qui pouvait devenir un réseau indépendant lorsque je ne participais aux rassemblements de Croisés de l'Etroit.
La norme de l'interface "Croisés de l'Etroit"
J'ai alors tracé un plan sur une surface de 60 x 60 cm, ça laisse suffisamment de place pour installer un décor un peu élaboré tout en un posant un plan de voie un peu élaboré pour varier les manœuvres.
Il s'agit donc d'une ligne sur laquelle s'embranche une usine. Inspiré par un dessin de Gotlib, ce sera une usine de perçage de chas d'aiguilles.
Extrait des Dingodossiers de Gotlib et Gosciny
La structure est faite en contreplaqué de 10mm. Deux renforts en croix assurent une grande rigidité et serviront de support à la tige filetée creuse qui soutiendra le plafond et l'éclairage.
Un solide piètement assure une bonne stabilité à l'ensemble
La voie embranchée doit passer en dessous de la voie principale. J'essaye le bon passage des locotracteurs Minitrains à qui sera confiée la desserte.
La rampe est forte et le gabarit très limité.
La voie est ensuite posée définitivement, d'abord côté voie principale où une petite gare est aménagée, avec un évitement qui permet le croisement des trains et la remise en tête de locomotives.
Côté usine, le plan de voie est complexe: il faut desservir à la fois le quai de chargement, la chaufferie, l'atelier de production, la station service et l'atelier des locotracteurs.
Les appareils de voie du commerce sont bien trop grands pour que puisse en loger. Il me faut donc construire toutes mes aiguilles, dont un enchevêtrement de deux aiguilles consécutives traversées par deux croisement...
Une plaque tournante permet aussi de gagner beaucoup de place. En réalité, celles de cette taille étaient plutôt rares.
Mais les usines de perçage de chas d'aiguilles aussi, n'est ce pas ?
Ma plaque est constituée d'une plaque d'époxy cuivré des deux côtés.
D'un côté j'ai soudé les rails, de l'autre j'y a mis un axe en tube de laiton et deux lamelles de contact pour assurer la continuité du courant jusqu'aux rails.
La plaque prend place dans une fosse taillée dans le plateau du réseau. Deux roulements à billes assurent une bonne rotation de l'axe et un petit motoréducteur se charge du mouvement.
Une fois posée, la voie est patinée à l'aérographe avec une teinte "brun traverses" de Decapod. J'ai tout d'abord pensé à souder les fils d'alimentation qui descendent sous le réseau.
Les bâtiments commencent à sortir de terre. L'administration et la chaufferie sont en carton plume pelé. L'administration est crépie avec de la peinture épaisse appliquée avec un tampon de mousse tandis que la chaufferie est gravée pour laisser apparaitre les murs en galets.
J'ai découpé les parements de l'administration dans des plaques des briques découpées au laser Decapod et du papier Bristol. Les tuiles rondes sont des textures autocollantes Redutex, les tuiles carrées sont de Decapod, tout comme les superbes faitages en métal blanc.
L'atelier de production est en carton mousse. La structure en bois est faite en profilés en plastique Evergreen, entre lesquels j'ai ensuite coulé un plâtre teinté.
La station service est des plus basiques. Une surface bétonnée (faire en carton épais) reçoit une bouche de dépotage, une cuve faite maison en carte plastique et une pompe de distribution issue d'un très vieux kit Jouef.
Le carburant est livré par la Régie Autonome des Pétroles (RAP), entreprise réelle située à St Gaudens et englobée par Elf dans les années 50.
L'atelier des locotracteurs est au premier plan, il faut donc soigner son aménagement. Il est agrémenté par quelques machines outils confectionnées en carte plastique: tour, étau limeur, perceuse à colonne, forge, établi, étau...
L'atelier lui même est bâti sur une charpente en profilés plastique Evergreen. Les murs en briques creuses sont recouverts de plaques en laiton photogravées Decapod. Les tuiles aussi de chez Decapod.
Le décor des sols est fait de façon classique avec de la terre tamisée, du sable fin et des herbes statiques de Mininatur appliquées avec un Grassmaster Noch.
Les fleurs sont des petits granulés colorés de Magiflor.
La route est un mélange de couches de teintes "ciment neuf" et "ciment ancien" de Decapod. L'arbre vient de la gamme de l'artisan Arboris Miniature
Lors des expositions avec les Croisés de l'Etroit, le réseau doit être visible de tous les côtés, mais en fonctionnement autonome avec sa coulisse, je lui installe un fond de décor. Etant sensé se trouver au pied des Pyrénées, le décor se devait de montrer ces montagnes telles qu'elles sont visibles depuis les alentours de St Gaudens. Le dégradé des sommets est fait de couches successives de plus en plus foncées appliquées à l'aérographe sur des pochoirs découpés d'après photos pour restituer fidèlement des sommets réels.
L'éclairage est dispensé par des rubans de LED collés sous un plafond soutenu par la tige filetée camouflées par la cheminée de l'usine et sa fumée qui n'est autre que de la bourre d'anorak.
Les fils d'alimentation passent à l'intérieur de la tige filetée.
Quelques vues du réseau :
(*) Voie Etroite: est appelée voie étroite toute voie à écartement inférieur à 1m. En France, l'écartement étroit le plus courant était de 60 cm, représenté par les trains issus des usines Decauville, mais il existe une multitude d'autres écartements, plus larges ou plus étroits.
En miniature, la voie étroite est souvent notée "e" à la suite du code d'échelle, comme le HOe qui est le 1/87ème à voie étroite. Mais on peut noter un numéro en fonction de l'écartement des rails, ici du HO9 pour un écartement de 9mm.
En HO, il existe le HOf (forestier) de 6,5 mm d'écartement, noté aussi HO6,5.