1) La gare réelle
L'idée d'un nouveau projet plus modeste a vite pris forme après la construction du réseau de Capvern.
Après pas mal de tergiversations, le choix a fini par se porter sur la reproduction de la gare de Sarrancolin.
Cette gare se trouve dans les Hautes-Pyréenes, sur la ligne de Lannemezan à Arreau, aujourd'hui abandonnée mais qui a très longtemps gardé son caractère Midi et de plus se situe à tout juste 20km du club !
Pour résumer l'attrait de cette gare, voyons ce qu'on y trouve:
Bref, cette gare représente tout ce qu'un amateur de Midi peut rêver de trouver.
Bien sûr, la caténaire polygonale (hélas démontée aujourd'hui) est moins connue que la Westinghouse autocompensée
(la fameuse caténaire inclinée), mais elle est symbolique de cette ligne.
La gare à l'ouverture de la ligne, en 1898. Ce plan est tiré d'une brochure éditée par la compagnie du Midi à l'époque.
La partie illustrée représente environ 500 m
Le plan n'a quasiment pas changé, si ce n'est la suppression des plaques tournantes et l'ajout d'un EP à l'opposé du BV.
La voie de débord a disparu dan les années 80 pour construire à la place une caserne de pompiers, des ateliers municipaux, puis des habitations.
Voilà une photo aérienne datant de 1977 reprenant environ les mêmes limites que le plan dressé 80 ans plus tôt
L'EP se détachait de la voie d'évitement au droit du beffroi pour aller tangenter le long hangar visible sur le haut de la photo.
Il s'agissait de l'usine d’aluminium Aloxite, devenue Péchiney puis Alcan. L'usine et l'EP ne servent déjà plus à l'époque de la photo, une nouvelle usine ayant été construite plus en amont dans la vallée, à Beyrède. C'est d'ailleurs cette usine qui a permis de maintenir un trafic sur la ligne jusqu'en 2004, lors de l'application des terribles plans Fret de Nadal et Véron, de triste mémoire...
Le service voyageurs n'existe plus sur la ligne depuis 1969. Malgré le peu de documentation disponible, il semble que ce trafic n'ait jamais été très florissant. Dans les années 60, le service était dévolu aux BB 4200 remorquant une poignée de voitures Sud-Ouest parfois accompagnées d'un fourgon, puis à des autorails FNC ou VH.
Le prolongement de la ligne jusqu'à St-Lary Soulan, déclaré d'utilité publique vers 1910 mais abandonné suite à la guerre de 14-18, aurait sûrement donné une pérennité à la ligne au vu du dynamisme touristique de la vallée.
D'ailleurs, si les politiques le voulaient vraiment, le prolongement de la ligne aujourd'hui serait vraiment bénéfique pour la vallée, mais les projets sont plutôt orientés vers la piste cyclable...
Question marchandises, l'usine d'aluminium a toujours été un bon client, tant pour recevoir du coke pour les chaufferies (dernier trafic subsistant sur la ligne) que pour expédier la production.
Dans les années 50, la construction du colossal barrage de Cap de Long a entrainé un trafic de wagons de ciment pour alimenter la centrale à béton installée directement en gare, une noria de camions effectuant ensuite la livraison jusqu'au chantier.
Un maigre trafic jusqu'à Arreau a subsisté jusqu'aux années 80 et la ligne a été fermée au delà de Beyrède et son usine.
Ce sont les BB 8500 et 8600 de Toulouse qui ont assuré le trafic jusqu'à Beyrède sur la fin.
2) La transposition miniature
Le réseau doit obéir à un cahier des charges établi en amont:
Les dimensions étriquées et l'équipement minimaliste de la gare réelle en font une candidate idéale pour une reproduction.
L'ensemble entre quasiment sans devoir être retouché dans les dimensions imposées. La cour de débord est un peu moins large qu'en réalité et la distance entre les aiguilles extrêmes a été légèrement raccourcie, voilà les seules concessions que nous nous sommes accordé.
Le plan peut alors être établi
Les bâtiments ferroviaires sont issus du catalogue de l'artisan Architecture & Passion, à l'exception du beffroi qui est une construction intégrale, tout comme la maison moderne qui "ferme" le réseau à gauche.
La voie est elle aussi artisanale. En effet, la ligne est équipée en réalité de traverses en béton "Orion" à la physionomie très spécifique. Ces traverses sont produites à notre demande par l'artisan Apogée-Vapeur, à qui l'on doit aussi les appareils de voie qui reproduisent exactement ceux utilisés par la SNCF.
Premier coupon de voie équipée de traverses Orion en HO. La finesse ne permet pas de faire passer du matériel avec de trop gros boudins de roues, mais tout le matériel produit ces 30 dernières années peut y circuler.
Les appareils des voie à l'échelle exacte qui seront montés sur le réseau